Login

Le maintien de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard divise

Les réactions sont partagées après le maintien de Annie Genevard au ministère de l'Agriculture, le 23 décembre 2024. Les syndicats agricoles réclament des engagements et mesures d'urgence pour la profession.

La reconduction d’Annie Genevard au ministère de l’Agriculture doit permettre d’assurer une « continuité sur les dossiers agricoles », estime l’alliance syndicale FNSEA et Jeunes agriculteurs. De son côté, la Confédération paysanne appelle au contraire la ministre à « agir structurellement pour donner un avenir aux paysans ».

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Et de quatre ! Depuis le début de l’année 2024, ce sont quatre gouvernements successifs qui ont pris des engagements auprès du monde agricole. Des engagements toujours dans l’attente car bloqués par la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin 2024, puis la motion de censure du gouvernement Barnier, le 4 décembre.

Dans cette période d’instabilité politique, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) félicitent la reconduction d’Annie Genevard au poste de ministre de l’Agriculture. « Consciente de l’urgence de la situation et des attentes des agriculteurs, la ministre doit honorer les engagements tenus au monde agricole depuis plus d’un an », estime l’alliance syndicale majoritaire dans un communiqué commun diffusé le 23 décembre 2024. En parallèle, la Confédération paysanne a appelé à des réponses structurelles aux demandes soulevées pendant les mobilisations agricoles.

Concrétiser les engagements pris

Pour la FNSEA et JA, la reconduction de la ministre « doit permettre d’assurer une continuité sur les dossiers agricoles » et d’accélérer « la concrétisation des engagements et des mesures tant attendus par les agriculteurs français ». « Cette nomination est une forme de réponse au besoin de visibilité et de cohérence exprimées par les agriculteurs », soulignent les deux syndicats.

L’alliance syndicale majoritaire demande notamment « de toute urgence » la concrétisation des mesures annoncées sur les indemnisations des éleveurs frappés par la FCO-8, les prêts de consolidation, la priorisation des travaux de l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) en matière d’autorisation d’intrants ou encore sur les procédures ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement).

Les deux syndicats exigent également la reprise intégrale des mesures fiscales et sociales figurant dans le projet de loi de finances dans les futurs textes déposés au Parlement, et l’inscription de plusieurs projets et propositions de loi : « projet de loi simplification » et « proposition de loi pour lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » notamment.

Enfin, FNSEA et JA appellent à l’examen d’ici le printemps 2025 du projet de loi sur le revenu agricole, visant à apporter des « adaptations nécessaires aux lois Egalim ». « Il faut désormais qu’elle pèse de tout son poids au sein du nouveau gouvernement pour tenir le calendrier des textes législatifs annoncés et attendus et qu’elle engage dès les premières heures de sa reconduction la traduction en actes des mesures de simplification, d’urgence de trésorerie, sanitaire et climatique », a insisté le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.

« Agir pour tous les agriculteurs »

Du côté de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, on « attend une ministre qui agisse structurellement pour donner un avenir aux paysans et paysannes : revenu, prix minimum, transition face aux aléas climatiques et sanitaires », selon sa porte-parole, Laurence Marandola, contactée par l’AFP.

La ministre doit agir « pour tous les agriculteurs » et faire « vivre le pluralisme syndical » en introduisant de la proportionnelle aux prochaines élections professionnelles agricoles de janvier, a ajouté Laurence Marandola. Le syndicat attend également « qu’elle fasse respecter les décisions de justice en matière d’eau, prélèvements et méga-bassines », souligne-t-il quelques jours après que quatre « bassines », dont celle de Sainte-Soline, eurent été déclarées illégales.

Le collectif « Nourrir », porté par une cinquantaine d’associations de consommateurs, écologistes ou du commerce équitable, a estimé « qu’aucune réponse structurelle n’a été apportée […] aux mobilisations agricoles et aux impacts des crises sanitaire et climatique ». Il appelle la ministre à « une nouvelle méthode garantissant la participation démocratique de l’ensemble des organisations engagées sur les enjeux agricoles et alimentaires ».

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement